J’ai parcouru la France en voiture électrique : récit d’un road trip plein de surprises et de défis

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Partir à l’aventure sur les routes de France en voiture électrique, c’est accepter de troquer le sprint contre la balade, le stress des bouchons contre la douceur des villages… mais aussi les longues recharges contre quelques bonnes surprises – et pas mal de défis ! Voici le récit, sans filtre, d’un road trip rural électrique de près de 2 000 kilomètres.

Changer ses habitudes : le vrai premier « plein »

On ne va pas se mentir : voyager en voiture électrique à travers la France, c’est tout sauf une transposition de nos bonnes vieilles habitudes. Oubliez la perspective d’engloutir 500 kilomètres d’une traite ! Avec une autonomie réelle plafonnant à 400 kilomètres et un temps de recharge généralement supérieur à deux heures, il faut repenser l’itinéraire pour des étapes d’environ 300 kilomètres (350 si vous êtes optimiste… et sûr de trouver une borne libre). Rejoindre l’Ariège depuis la Loire-Atlantique ne nous a ainsi pas pris la journée – ni deux –, mais trois jours.

Est-ce une contrainte ? Pas forcément, car comme à la grande époque des nationales, le voyage redevient partie intégrante des vacances. Se laisser filer en silence sur les petites routes, de village en village, c’est redécouvrir le bonheur simple de rouler à son rythme, loin des 750 kilomètres de bouchons recensés sur les grands axes ce dernier week-end de juillet. Pendant que d’autres pestaient sur l’autoroute, nous profitions des terrasses ombragées et d’inoubliables baignades sauvages. Pas mal pour un périple censé être « contraignant » !

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Coût énergétique : le portefeuille sourit

Le calcul laisse rêveur : moins de 30 € de dépenses en électricité pour près de 2 000 kilomètres parcourus, un montant rendu possible par une stratégie affûtée. Il y avait bien la traditionnelle recharge chez un parent (on remerciera les beaux-parents pour l’invitation !), mais aussi deux recharges gratuites dignes d’un coup de pouce du destin : l’une sur une borne publique dans une commune de Charente-Maritime, qui a fait le choix audacieux de promouvoir la mobilité électrique, et l’autre dans un hôtel du Lot où l’électricité est offerte aux clients.

Ailleurs, pour ceux qui n’auraient pas le flair du bon plan, les tarifs restent relativement sages :

  • Entre 4 et 8 € selon le niveau de batterie pour les bornes d’enseignes comme Super U ou Leclerc.
  • Jusqu’à 12 € sur des bornes publiques gérées par d’autres opérateurs, pour une recharge de deux à trois heures.
  • Dans les stations-service dignes de la F1 électrique, c’est encore plus cher, mais la recharge tombe sous la demi-heure.

Alors, non seulement ça roule… mais ça ne ruine pas !

Bornes et galères : la chasse au trésor version haute tension

Le road trip électrique en 2024, c’est aussi une chasse au trésor. Trouver LA borne au bon moment grâce à des applications mobiles parfois capricieuses, souvent incomplètes ou non mises à jour, relève du défi permanent. La diversité des formats de connecteurs, des opérateurs et des systèmes de paiement ajoute un supplément de suspense. Pour qui n’est pas un as du smartphone, l’expérience bascule vite en cauchemar… comme ce pauvre octogénaire, rencontré sur la route, complètement désemparé devant l’écran de son portable au moment de recharger loin de chez lui.

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Exemples vécus ?

  • Sur une aire d’autoroute, la seule borne est déjà prise…
  • La suivante est hors service, forcément, sinon c’est trop simple !
  • Dans la Vienne, impossible d’utiliser les bornes sans le fameux badge d’abonné.

Résultat : arrivée sur une borne salvatrice dans les Deux-Sèvres avec 1 kilowattheure restant sur 52… L’idée de dormir sur place nous a traversé l’esprit !

Demain, tous branchés ? Pas si vite…

Côté infrastructures, on avance, mais piano. Les grands travaux de déploiement sont en vue : un accord européen impose dorénavant le développement de bornes publiques en fonction du nombre de véhicules électriques (au moins 1 kilowatt par véhicule) et vise à couvrir l’ensemble du réseau routier transeuropéen de transport avec une borne tous les 60 kilomètres. Mais patience : tout cela, ce n’est pas pour demain, mais bien pour… 2030.

Conclusion : électrique, oui, mais pas (encore) tout confort !
Entre paysages de carte postale, rencontres, économies sur le poste carburant et parfois (petits) frissons de l’autonomie, le bilan de ce road trip électrique est finalement positif. Oui, rouler électriquement en France, c’est possible – pour qui part armé de patience, d’un bon smartphone, et d’une pointe d’aventure dans l’âme. En cas de fringale pour la borne, sachez garder un œil sur la jauge et… un autre sur les beaux coins à découvrir pendant la recharge !

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