Assurances auto : la guerre est déclarée contre les cadeaux « gratuits » des réparateurs de pare-brise, qui paie vraiment la note ?

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Cadeaux offerts lors du remplacement de pare-brise : derrière les trottinettes et les consoles, qui sort vraiment le portefeuille ? Enquête sur une pratique qui fait grincer… les dents des assurés.

Des « cadeaux gratuits » vraiment gratuits ? L’envers du jeu-concours

Vous pensiez qu’une fissure sur votre pare-brise était l’occasion de repartir avec une Nintendo Switch, une trottinette ou des chèques-cadeaux ? Les publicités pour certains garages comme Drive Glass, AG Pare-Brise ou MF Pare-Brise rivalisent d’ingéniosité pour attirer l’œil du conducteur malchanceux. À croire qu’ils remplacent le verre… et offrent la baraque à frites.

Mais attention, souligne Florence Lustman, présidente de France Assureurs : non, ces présents mis en avant sur internet ne tombent pas du ciel. Ils se voient répercutés « en tarifs horaires, durées de main-d’œuvre et prix des pièces bien supérieurs aux moyennes du marché ». En clair, à la fin, la note, c’est vous… ou plutôt, tous les assurés.

Qui paie l’addition ? La collectivité des assurés en ligne de mire

Lorsque la facture du pare-brise, boostée par la générosité du réparateur, arrive chez l’assureur, celui-ci n’a guère d’autre choix que de régler. Et ensuite, il fait quoi, l’assureur ? Il réévalue les futures primes d’assurance automobile de toute sa clientèle. Pour Florence Lustman, « in fine, c’est bien la collectivité des assurés qui paie la facture ».

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Autrement dit : les cadeaux « gratuits » se reportent sur l’ensemble des primes. Ça ressemble plus à un cadeau empoisonné qu’à une remise sur le long terme !

Pare-brises connectés et inflation : le cocktail explosif

Comme si l’histoire n’était pas assez salée, il faut signaler que le prix des pièces détachées, et notamment des pare-brises, s’envole. Ces derniers sont « de plus en plus sophistiqués », intègrent « des composants d’aide à la conduite, des caméras qui nécessitent d’être réglées de manière obligatoire » lors du remplacement, expliquait Nadhir Baba Arbi du cabinet spécialisé Addactis le mois dernier.

Le résultat ? Le coût des pare-brises a augmenté de 14,4% rien que l’an dernier, selon Addactis, bien plus que pour d’autres pièces automobiles telles que les capots ou les portières. L’addition grimpe… avec ou sans cadeau à la clé.

Assureurs pris en étau et riposte : moins de cadeaux, plus de transparence ?

Que faire face à cette déferlante de promos ? Les assureurs oscillent entre impuissance et contre-offensives. La loi garantit le « libre choix du réparateur » à l’assuré, qu’il soit agréé ou non par l’assurance. Difficile donc de canaliser le flux vers des prestataires moins « généreux » mais plus raisonnables.

Cela n’empêche pas quelques innovations à l’initiative des compagnies :

  • Les Assurances du Crédit Mutuel (ACM) ont ouvert à Mulhouse une première « Station Mobilités », pour réaliser l’expertise et la réparation « en direct et sur place pour les bris de glace ».
  • La Macif, quant à elle, a racheté en 2023 Mondial Pare-Brise pour 103 millions d’euros, histoire de proposer des réparations deux fois moins chères que les opérateurs standards… « sans avoir à offrir de cadeaux et toute autre chose », selon son directeur général Jean-Philippe Dogneton.
  • France Pare-Brise, propriété du groupe Saint-Gobain, revendique la même philosophie : « trottinettes, pneus, Nintendo switch, cuiseur Cookeo, carte carburant, télévision, tickets pour Disneyland Paris ou Europa Park, chèque jusqu’à 300 euros, nous n’offrons rien de tout ça à nos clients », explique leur site. Leur argument ? La transparence et le « prix juste, sans refacturation de ses cadeaux aux assureurs ».
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Face à eux ? Un géant, Carglass, qui, tout en amortissant de lourds investissements publicitaires (plus de 300 millions d’euros bruts en un an, selon Kantar), se contente pour l’instant d’incitations plus modestes pour les assurés, comme des promos sur les balais d’essuie-glace ou le contrôle technique.

Un impact direct sur le coût de l’assurance auto

Le bris de glace est « en fréquence, la première cause de sinistre automobile en France », selon Addactis. Alors, vous imaginez le résultat sur la note globale ? Les primes d’assurance automobile devraient augmenter autour de 5% l’an prochain, selon plusieurs cabinets spécialisés. Pas vraiment de quoi pavoiser, même avec une console de jeux flambant neuve sur la banquette arrière.

En conclusion : gare aux cadeaux trop beaux pour être vrais ! Si le rêve de repartir d’un garage avec une trottinette est séduisant, il se paie, d’une façon ou d’une autre, sur la durée, par l’ensemble des conducteurs. Quand vous remplacerez votre pare-brise, privilégiez la transparence des tarifs et rappelez-vous : au final, il n’y a jamais de magie, juste des coûts bien répartis… sur tous les assurés.

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