Quand on pensait à l’automobile du futur, on imaginait déjà des voitures brillantes, connectées, filant sur les autoroutes européennes, bien alimentées par des bornes partout. Mais voilà : le rêve rencontre la réalité. Face à la baisse de la demande pour les véhicules électriques, le marché subit un sérieux coup de frein. Et ce n’est pas le contexte géopolitique, ponctué d’incertitudes économiques, qui facilite l’accélération !
Surprise dans la stratégie des constructeurs : dans ce climat de prudence, Volvo annonce son abandon de l’objectif « tout électrique » d’ici 2030. La marque suédoise n’est pas la seule à naviguer à vue, tant la filière tout entière est secouée. La Commission européenne, consciente des turbulences à venir, a dévoilé un plan d’action pour soutenir l’industrie automobile du continent. Un menu plutôt relevé, au programme ? Accès facilité aux technologies stratégiques, telles que les batteries, les logiciels et la conduite autonome, et réduction significative des lourdeurs réglementaires.
Nouveaux leviers pour les constructeurs
Car l’industrie européenne a fort à faire : concurrence féroce des constructeurs chinois, pression commerciale des États-Unis qui menacent d’une taxe de 25 % sur les voitures européennes, et marges serrées comme jamais. Sans parler des défis internes : la course à l’innovation n’attend pas ! Pour jouer à armes égales, la Commission promet d’assurer une concurrence loyale, en utilisant divers outils :
- mesures anti-subventions,
- accords de libre-échange,
- réduction des réglementations qui alourdissent la production.
Dans le même temps, l’accent est mis sur la nécessité pour les constructeurs européens de devenir des leaders du secteur automobile « nouvelle génération ». Objectif : les rendre champions du véhicule connecté, automatisé et animé par l’intelligence artificielle. Pour soutenir cette ambition, 1 milliard d’euros sont promis pour la période 2025-2027. Comme dirait l’autre, il n’y a plus qu’à !
Des objectifs climatiques… mais avec plus de souplesse
La Commission ne lâche pas l’affaire côté environnemental. Elle propose aux fabricants automobiles un peu de respiration : au lieu de devoir respecter chaque année les limites sur les émissions de CO2, ils bénéficieraient, si la proposition est adoptée, de trois ans (2025-2027) pour « lisser » leurs résultats. Une mauvaise année ? Pas de panique, ils peuvent se rattraper l’année suivante. Cette souplesse, saluée par Sigrid de Vries (Directrice générale de l’ACEA), représente selon elle « une première étape bienvenue vers une approche plus pragmatique de la décarbonation, dictée par les réalités du marché et la géopolitique ».
Elle ajoute toutefois que ce sursis n’aura d’effet que si la demande et les mesures pour renforcer l’infrastructure de recharge prennent réellement corps. En clair : pas de miracle sans un coup de pouce aux ventes et plus de bornes rapides partout !
La transition électrique : entre avancée réelle et inquiétudes persistantes
Mais tout le monde n’est pas aussi enthousiaste. Lucie Mattera, Secrétaire générale de ChargeUp Europe, souligne que la Commission a réaffirmé l’objectif de zéro émission pour 2035. Selon elle, les « souplesses » accordées en cours de route sont une erreur et ne font qu’ajouter à la confusion… Même si, rappelle-t-elle, plus de 11 millions de véhicules électriques circulent déjà sur le vieux continent, et que la transition est, pour ainsi dire, en marche.
- Le secteur des bornes de recharge s’active chaque jour,
- Les vitesses de recharge grimpent fortement,
- L’expérience utilisateur s’améliore nettement pour tous les conducteurs d’électriques.
Cependant, une préoccupation subsiste : probablement entendue autour de chaque table de café, la difficulté à trouver assez de bornes freine encore de nombreux acheteurs potentiels. Mais, rappelle Lucie Mattera, le secteur du rechargement évolue et délivre chaque jour de meilleurs services.
En conclusion : le marché évolue, parfois à contretemps, et l’industrie automobile européenne cherche encore sa vitesse de croisière face à une conjoncture musclée. Entre plans d’investissement, compétition internationale, et attentes climatiques, le virage attendu par tout le secteur promet de ne pas être de tout repos. Heureusement, s’il y a bien une chose qu’on sait sur la route, c’est que garder le cap n’exclut pas quelques détours stratégiques… Affaire à suivre !

Ancien mécanicien, je garde les mains dans le cambouis dès que possible. Sur Quad Import, j’essaie de transmettre ce que j’ai appris sur le terrain, sans jargon inutile. Quad, moto ou buggy, ce qui m’intéresse c’est la technique au service du plaisir de rouler.





