La fin des voitures thermiques en 2035 remise en cause : les constructeurs réclament un report et des exceptions, Bruxelles va-t-elle céder ?

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La bataille pour le futur de l’auto fait vrombir Bruxelles ! Les constructeurs européens montent au créneau pour exiger un report (et quelques aménagements) de la fin programmée des voitures thermiques en 2035. L’Union européenne va-t-elle revoir sa copie ou rester sur la ligne dure ? Décryptage d’un bras de fer où se croisent pragmatisme industriel, ambitions vertes et… quelques passes d’armes bien senties.

Pression maximale sur la fin du thermique

Les grandes marques automobiles européennes, réunies au sein de l’ACEA (coucou BMW, bonjour Stellantis !), ne prennent pas la transition écologique à la légère… mais demandent un peu plus de souplesse sur le calendrier. Elles ont interpellé la Commission européenne pour assouplir l’interdiction de la vente de véhicules à moteur thermique après 2035. En cause ? Des objectifs de réduction des gaz à effet de serre jugés « fondés sur des bases obsolètes et des hypothèses optimistes ». Rien que ça.

Le dispositif en vigueur impose d’arrêter totalement la vente de voitures neuves avec moteur à combustion d’ici 2035. Objectif : faire fondre progressivement les émissions des véhicules produits. Mais Sigrid de Vries, la directrice générale de l’ACEA, pointe une trajectoire « très rigide » qui ne prend pas « tous les aspects en compte », et considère que les objectifs actuels ne sont « plus atteignables de manière réaliste ».

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Pour rappel, une évaluation de la loi et de ses impacts était prévue en 2026. Mais devant la pression du secteur, la Commission s’est engagée à étudier le sujet plus vite que prévu.

Carburants alternatifs et adaptation : le menu des constructeurs

L’ACEA ne vient pas les mains vides à la table de négociation. Elle a proposé plusieurs ajustements, qui visent à alléger la pression sur un secteur souvent malmené économiquement. Les grands axes ?

  • L’octroi de crédits d’émissions carbone aux constructeurs qui mettent des véhicules d’occasion à la casse.
  • L’introduction de « super crédits » pour la vente de petits véhicules électriques.

Le but ? Encourager le marché de la petite voiture électrique, même si, selon l’ACEA, sa rentabilité laisse franchement à désirer. Preuve que l’idée fait son chemin, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, a annoncé début septembre un plan pour dynamiser la filière européenne de ces véhicules compacts.

Mais le cœur du débat, c’est bien la proposition d’autoriser, après 2035, les voitures fonctionnant avec des carburants alternatifs (agrocarburants, carburants de synthèse…), à condition de les considérer comme « zéro émission ». L’industrie tente ainsi de conjuguer transition écologique, intérêt économique et maintien d’une diversité technologique.

Des oppositions… et la mécanique institutionnelle européenne

Sans surprise, certaines ONG montent au créneau. Transport et Environnement y voit « une liste de courses honteuse » qui « détruirait » la politique climatique et industrielle européenne. Lucien Mathieu, son directeur, estime que cela « saperait totalement les investissements dont l’Europe a besoin pour revenir dans la course pour les véhicules électriques ».

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Petit rappel pédagogique : la Commission européenne ne tranche pas seule. Elle propose des idées (parfois ambitieuses, parfois… disons, originales !), mais ce sont le Parlement européen et le Conseil européen (soit les gouvernements des États membres) qui valident, adaptent ou rejettent. Tout reste donc possible : la rigueur, la flexibilité, ou le retour en arrière.

Et maintenant ? Attentisme, débat… et l’ombre du calendrier

2035, c’est dans dix ans. Pas de panique, soufflent certains observateurs : « Dès 2030, on réalisera que cette date était trop pessimiste et qu’il aurait été préférable de viser 2033 » ! L’optimisme prudent n’empêche cependant pas un enjeu réel : réconcilier transition écologique et soutenabilité économique, alors que le secteur automobile connaît des hauts et des bas, et que la compétition mondiale s’intensifie.

Entre débats réglementaires, pressions des acteurs, et évolutions de la société (nouveaux usages, recharge rapide…), la route vers la neutralité carbone est loin d’être toute tracée.

Conseil de conducteur : que vous rêviez de batterie ou de turbo, la chose la plus certaine, c’est que rien n’est définitivement écrit. Le moteur… c’est le débat !

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