Claquons la vérité tout de suite : et si les fameux 10 000 pas par jour n’étaient finalement qu’un mythe marketing bien ficelé ? Vous êtes prêts à ranger votre podomètre plein de culpabilité ? On fait le point sur les véritables chiffres, ceux que la science nous souffle à l’oreille pour vivre plus longtemps… et marcher juste ce qu’il faut !
D’où sortent-ils, ces 10 000 pas ?
Pendant des années, les fabricants de montres et de bracelets connectés nous ont martelé qu’il fallait impérativement atteindre les 10 000 pas quotidiens. Ce chiffre, aujourd’hui gravé dans la culture populaire, nous colle aux baskets. Mais attention : il ne repose sur aucun fondement médical !
Remontons le temps : en 1965, une société japonaise lance le podomètre « Manpo-Kei ». En japonais, cela signifie littéralement « mètre de 10 000 pas ». La raison ? 10 000 (万) ressemble, paraît-il, à un petit bonhomme en marche. Jolie trouvaille marketing, tout le monde s’est dit : « Formidable, on tient LA quantité de marche idéale pour la santé ! » Depuis, la plupart des appareils mesurant notre activité physique l’ont adopté comme référence. Du solide… sauf pour la science !
Ce que disent vraiment les études sur le nombre de pas
Déception pour les sportifs de la pause déjeuner : ce seuil de 10 000 pas n’a aucun socle scientifique. Une étude publiée dans la revue JAMA a révélé que l’idéal se situait bien en-dessous : autour de 8 000 pas, on atteint déjà le jackpot en terme de bénéfices pour la santé. Au-delà, le surcroît de marche n’apporte plus grand-chose, inutile donc de se ruiner les baskets… ou le moral !
Mais la science ne s’arrête pas là. Une méta-étude publiée dans The Lancet s’est penchée sur la question pour les plus de 60 ans. Les chercheurs ont analysé 15 études menées entre 1999 et 2018, regroupant plus de 47 000 adultes. Résultat sans appel :
- Le bon chiffre pour les 60 ans et plus ? 7 000 pas par jour.
- En passant de 3 000 à 7 000 pas quotidiens, le risque de mortalité chute de 50 % !
- Et si vous frôlez les 10 000 ? Les bénéfices supplémentaires sont très modestes, voire anecdotiques.
Petit bonus : marcher deux fois plus reste bon, mais l’effet plateau est réel. Ne stressez pas si votre compteur affiche 7 100 !
Moins de 60 ans : attention à ne pas trop marcher !
C’est là que ça devient cocasse : chez les moins de 60 ans, marcher au-delà d’un certain seuil – environ 8 000 pas – pourrait… devenir contre-productif ! Oui, vous avez bien lu. L’étude montre que, passé ce cap, le risque de mortalité augmente légèrement au lieu de continuer à baisser.
En bref :
- Jusqu’à 8 000 pas : c’est tout bénéf’
- Au-delà : il n’est même pas recommandé de viser plus haut !
Finalement, marcher plus ne fait pas forcément mieux (dommage pour ceux qui rêvaient de traverser la ville en long, en large et en travers tous les jours).
OMS : priorité à l’activité physique, pas au nombre de pas
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) ne jure pas non plus par le nombre de pas. Dans ses recommandations :
- Pour les 18-64 ans : il est conseillé de pratiquer des activités physiques aérobiques modérées pendant 150 à 300 minutes, ou des activités physiques intenses 75 à 150 minutes… par semaine.
- Et d’ajouter deux séances (ou plus !) de renforcement musculaire hebdomadaire.
Curieusement, ces consignes ne varient pas beaucoup pour les plus de 64 ans. L’important, comme dirait mamie, c’est de bouger (et pas seulement de marcher !).
La vérité, c’est que la marche reste excellente pour la santé : c’est prouvé et re-prouvé. Mais attention à ne pas se laisser enfermer par des chiffres culpabilisants : ces objectifs parfois inatteignables peuvent vite décourager.
Alors, prêt à ajuster vos ambitions pédestres ? Visez 7 000 à 8 000 pas selon votre âge, marchez avec plaisir et souvenez-vous : le plus important, c’est la régularité et l’envie… bien plus que de faire (ou pas) les fameux 10 000 !
Ancien mécanicien, je garde les mains dans le cambouis dès que possible. Sur Quad Import, j’essaie de transmettre ce que j’ai appris sur le terrain, sans jargon inutile. Quad, moto ou buggy, ce qui m’intéresse c’est la technique au service du plaisir de rouler.
