Aucune marque n’est intouchable : la disparition de constructeurs historiques est-elle inévitable selon le patron de Volvo ?
Un retour sous tension : Hakan Samuelsson face à la tempête Volvo
Le destin automobile n’a pas toujours le pied sur l’accélérateur. Hakan Samuelsson, après dix ans à la barre, avait quitté Volvo en 2022. Cette année, il fait son grand retour, manifestement pas pour inaugurer la cafétéria, mais bien pour affronter une période plutôt houleuse pour la marque suédoise. Volvo, fleuron historique, doit composer avec un climat compliqué, loin des virées sereines dans les fjords. Petite éclaircie dans la morosité : la marque vient de présenter sa grande routière électrique ES90 au salon de Munich, tout en poursuivant son offensive sur l’électrique avec l’EX60 attendue l’année prochaine. Quand on aime les défis, on ne fait pas les choses à moitié !
Le verdict du boss : lucidité, sueur et sueurs froides
Dans une interview accordée à Bloomberg, l’ex et désormais nouveau patron ne tourne pas autour du pot. Selon lui, Volvo « a perdu deux ans et demi de recettes » à cause du retard de l’EX90. La période, il la résume ainsi : « Il faut se retrousser les manches et travailler. » Après tout, rien de tel qu’un retour aux basiques quand la pente devient glissante ! Samuelsson reconnaît aussi qu’il n’avait pas « analysé précisément nos comptes ni la difficulté de la tâche avant mon retour » – il y a des surprises qui réveillent mieux que le café.
Il faut dire que, pour corser l’affaire, les droits de douane européens et ceux de l’administration Trump sont venus s’ajouter à la liste des poignards dans le dos. À la clé : un contrat de deux ans pour redresser la barre. Pas un jour de plus, précise Samuelsson, qui n’envisage pas, du moins pour l’instant, de prolonger son bail. Ambiance !
Manœuvres sur le marché et le spectre de l’inévitable
Pour éviter une douloureuse taxe européenne de 28 % et relancer les ventes de l’EX30, Volvo a ainsi décidé de délocaliser une partie de la production à Gand, en Belgique. Mais cela ne suffira sans doute pas. Le constructeur compte donc muscler son offre hybride rechargeable avec le prochain XC70, dont la date de lancement en Europe reste pour l’heure couverte du mystère le plus total (l’effet surprise, sans doute !). Quant au passage complet à l’électrique, patience : « Cela pourrait prendre encore quelques années au-delà de 2030, en fonction des infrastructures de recharge et de la demande des clients. » Bref, l’hybride rechargeable a encore quelques kilomètres devant lui chez Volvo.
- Production partiellement délocalisée pour contrer la taxe européenne
- Renforcement de l’hybride rechargeable avec le futur XC70
- Transition électrique au rythme du marché (et pas plus vite…)
Samuelsson attaque aussi un sujet plus large : « Que cela nous plaise ou non, la Chine sera un acteur majeur de l’industrie automobile à l’avenir, et pas seulement en Chine. » Il affiche ainsi sa confiance dans son partenaire Geely, mais ne se montre guère rassurant pour les constructeurs historiques. Dans sa boule de cristal – probablement électrique elle aussi – il voit apparaître « deux ou trois marques chinoises très fortes » comme nouveaux dominants, tout comme Ford, GM, Toyota et Volkswagen régnaient jadis. Et de conclure : « Certaines marques survivront, d’autres non. » Voilà qui a le mérite d’être clair, et glacé.
Vers un marché darwinien : seuls les plus agiles survivront
L’avis de Samuelsson n’est pas isolé. Son prédécesseur, Jim Rowan, prophétisait lui aussi : « quelqu’un va perdre », comparant même l’avenir de l’auto à l’épopée – ou la débâcle – des géants de la téléphonie. Après tout, Nokia et Ericsson étaient autrefois indétrônables, on sait ce qu’il en est advenu. Le parallèle invite à réfléchir : aucune marque, aussi mythique soit-elle, n’est à l’abri d’un virage mal négocié ou d’un concurrent venu d’ailleurs. Ici, la menace s’appelle Chine.
Conclusion : les constructeurs ont intérêt à s’adapter, innover, et accepter de mouiller la chemise. Sinon, l’histoire ne retiendra d’eux que leurs slogans d’antan. La route est incertaine, mais comme le résume Samuelsson, il va falloir s’y engager, pied au plancher !

Ancien mécanicien, je garde les mains dans le cambouis dès que possible. Sur Quad Import, j’essaie de transmettre ce que j’ai appris sur le terrain, sans jargon inutile. Quad, moto ou buggy, ce qui m’intéresse c’est la technique au service du plaisir de rouler.




