Le plus grand trésor de lithium n’est pas enfoui sous nos pieds… il dort sagement dans nos tiroirs et dans les parkings ! Et ça, VoltR l’a bien compris : direction Angers où une deeptech française ambitionne de révolutionner le recyclage et la seconde vie des batteries, tout en rafraîchissant l’approvisionnement européen. Sacré défi, certes… mais avec 4 millions d’euros en poche et une détermination à toute épreuve, autant dire qu’ils n’ont pas peur de croquer la pile.
Des gigawatts d’enjeux : pourquoi s’attaquer au recyclage des batteries ?
La transition énergétique et industrielle s’accélère : véhicules électriques, gadgets connectés, vélos à assistance électrique… Résultat ? Une demande de batteries en constante explosion. D’un côté, on assiste à un raz-de-marée d’appareils adoptant le tout électrique, jusque dans la mobilité, et de l’autre, le marché de l’électronique grand public explose aussi vite que nos chargeurs disparaissent mystérieusement.
Mais produire une batterie neuve, ce n’est pas juste assembler deux ou trois composants : il faut extraire du lithium, ressource rare, dont la production est énergivore et très gourmande en eau. Et côté planète, chaque batterie neuve affiche une empreinte carbone bien supérieure — jusqu’à 70% de CO2 en plus qu’un produit arrivé en fin de vie puis reconditionné.
Ajoutons à cela une petite dépendance à l’Asie : la quasi-totalité de l’approvisionnement européen en batteries y est puisé. En 2021, rien qu’en France, 1,7 million de piles et batteries ont été mises sur le marché, selon l’Ademe, tandis que chaque année, ce sont des milliers de tonnes qui partent au recyclage. Paradoxe : beaucoup pourraient encore servir…
VoltR : la deeptech qui perce le coffre-fort du lithium européen
Fondée en 2022, VoltR n’a pas tardé à recharger les enjeux : elle se pose en pionnière du reconditionnement des batteries au lithium, en y associant intelligence artificielle et procédés innovants pour leur offrir une seconde jeunesse. Grâce à ses technologies maison, VoltR parvient à :
- Caractériser la santé des batteries usagées,
- Réaffecter les cellules selon leur état,
- Remanufacturer des batteries qui conservent en moyenne 80 % de leur capacité de stockage !
Pas question de jouer petit bras : la performance et la qualité des batteries VoltR rivalisent (voire surpassent) celles des neuves pour servir divers secteurs. C’est une ambition assumée par Alban Regnier, président-fondateur : « Le plus grand gisement de lithium n’est pas enfoui dans les mines mais chez nous. VoltR souhaite exploiter tout le potentiel des batteries en fin de première vie pour favoriser la création d’une économie circulaire de la batterie en France et au niveau européen. »
Objectif : structurer une filière européenne robuste, répondre à la décarbonisation et renforcer la souveraineté de l’industrie, pile dans la dynamique du plan France 2030.
4 millions d’euros : coup de boost pour l’industrialisation et la R&D
Pour relever ce défi, il fallait des munitions. VoltR a ainsi levé 4 millions d’euros lors d’un premier tour de table « Seed », bénéficiant du soutien de C4 Ventures, Exergon, Pays de la Loire Participations et Anjou Amorçage, sans oublier un renfort de divers business angels, du réseau CCI local, et même un panaché de dettes et subventions qui double la mise.
Mais à quoi serviront ces fonds ? À :
- Pousser l’optimisation des processus de reconditionnement,
- Renforcer la R&D,
- Développer une usine pilote,
- Recruter de nouveaux talents pour mener à bien la conquête stratégique et industrielle de la start-up.
Maxime Bleskine, directeur général et co-fondateur, précise : « Une part importante de ces fonds sera dédiée au renfort de nos effectifs, afin de soutenir nos équipes dans la réalisation de nos objectifs stratégiques. »
La deeptech ne compte pas s’arrêter là : un tour de table en série A est déjà lancé, objectif clôture au 4e trimestre 2024.
Conclusion : le circuit court du lithium, un enjeu collectif
Relocaliser la production de batteries lithium, allonger la durée de vie des ressources, lutter contre le gaspillage et la dépendance extérieure : VoltR coche les cases de la valeur environnementale et industrielle. Pauline Colin, de chez Exergon, conclut : « L’activité de VoltR est vertueuse car elle est créatrice de valeur en relocalisant une partie de l’approvisionnement en batterie lithium en Europe et vertueuse pour l’environnement en réduisant les déchets, le gaspillage des ressources et l’empreinte carbone de la production. »
Alors, avant de jeter votre vieille batterie, rappelez-vous : le plus grand gisement de lithium du futur n’est peut-être pas au bout du monde, mais déjà entre nos mains !

Ancien mécanicien, je garde les mains dans le cambouis dès que possible. Sur Quad Import, j’essaie de transmettre ce que j’ai appris sur le terrain, sans jargon inutile. Quad, moto ou buggy, ce qui m’intéresse c’est la technique au service du plaisir de rouler.





